Asatsuyu de Kirishima cru 2011

Est-il encore besoin de présenter le cultivar Asatsuyu ? C'est une variété de théier ancienne, base de nombre de cultivars plus récents, connue pour donner une belle liqueur verte, pour sa saveur particulière de fève et sa douceur.

Asatsuyu est à ma connaissance exclusivement utilisé pour des sencha type fukamushi, c'est à dire des thés étuvés longuement. la majorité des Asatsuyu sur le marche sont des produits la plupart du temps de qualité, mais avec la fâcheuse tendance a se retrouver dans un état très proche de la poudre. On a une image d'Asatsuyu d'un thé très fort, mais c'est en fait cet état très décomposé des feuilles qui le rend si fort en goût. Il faut bien étuver ces feuilles pour en faire ressortir les caractéristiques. L'arbuste Asatusyu est petit, il donne de petites feuilles très délicates, ainsi, l’étuvage très profond est souvent synonyme rendu très poudreux.

Pourtant, avec un peu de savoir faire, on peut obtenir un sencha se tient, où l'on retrouve encore de petites aiguilles vertes. En contrepartie, l'infusion demande plus de temps, la liqueur est moins brut de décoffrage. C’était le cas de mon Asatsuyu de Kirishima en version 2010.

Qu'en est-il du cru 2011 ?
Tout d'abord l'aspect. D'un vert plus profond et brillant que la version 2010, les feuilles de ce cru 2011 sont plus jolies, mais en revanche, elles sont moins entières, mais, sans tomber le poudreux, on peut dire qu'on a là l'aspect d'un bon fukamushi.
 A gauche, la version 2010, et à droite, la version 2011

Ensuite, le parfum qui s'en dégage est plus fort et sucré, cela est dû au fait que le hi-ire (phase de séchage finale du produit brut) est plus important que sur le cru 2010 où cette sorte de torréfaction était très faible.

Ces deux points se retrouvent dans le rendu de la liqueur. Le thé est plus fort (raisonnablement) et moins végétal.
Cela reste un Asatsuyu, avec donc de la douceur, les notes de fèves, et d'avocat.
Ce Asatsuyu de Kirishima, Makizono, cru 2011, pour faire simple se situe à mi chemin entre les Asatsuyu "courants" et son grand frère de 2010. Il est donc d'une approche aisée.

Dans le cas d'une préparation classique, à 70°C, on peut charger un chouilla fortement en feuilles, et laisser infuser de 60 a 80 s.
On peut aussi descendre la température mais il faudra augmenter le temps d'infusion en conséquence. Mais c'est plutôt une infusion express, 10s,  avec peu d'eau très chaude, qui tirera le mieux l'essence d'Asatsuyu. Sans astringence, on peut ainsi profiter du parfum si particulier, indéfinissable de ce cultivar.

Aussi, c'est un thé très agréable en infusion à l'eau froide.

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